AMANI KATIMBURA Guillaume – Laboratoire de Physiologie Végétale, Mycologie et Microbiologie Appliquée, Université Officielle de Bukavu (Bukavu, RD Congo)
Culture de champignons comestibles saprotrophes, exotiques et locaux, dans la région du Sud-Kivu (R.D. Congo) sur substrats issus de produits agricoles
Après l’étude préliminaire des champignons du Parc National de Kahuzi-Biega (parties riveraines d’Ihembe/Ninja), nous avons pu identifier un triple intérêt à mener cette étude approfondie : d’un point de vue scientifique, fournir les données de base sur les champignons du Parc National de Kahuzi-Biega ; sur le plan nutritionnel, rassembler les informations sur les champignons consommés par la population riveraine du PNKB ; enfin, dans une optique thérapeutique, recenser les champignons qui contiennent des principes actif pouvant être mis en valeur par les pharmaciens. La production agricole locale ne suffit plus à couvrir tous les besoins nutritionnels de la population du fait notamment du déplacement des agriculteurs vers les centres urbains. Une nouvelle approche de développement de nouveaux systèmes de production visant à améliorer de façon durable la productivité des ressources naturelles et le recyclage de déchets agricoles doit être envisagée pour compléter la production agricole. La culture des champignons nous permettra de développer une nouvelle alternative agricole fondée sur la culture hors sol adaptée aux connaissances endogènes, qui donne une valeur ajoutée aux résidus agricoles et assure la disponibilité de champignons en quantité et qualité suffisantes tout au long de l’année. Pour atteindre cet objectif, des techniques de culture sont mises en place au laboratoire de Physiologie Végétale, Mycologie, Microbiologie Appliquée de l’Université Officielle de Bukavu. La culture de démarrage (ou culture-mère) est réalisée à partir d’une fructification fraîche et saine ou provient d’un producteur de blanc ou d’un laboratoire. Dix boites de Petri de la culture mère sont ainsi produites et servent à inoculer des céréales ou produire une seconde génération de culture mère. Des essais préliminaires ont permis de produire 20 boites servent à inoculer les quatre types de substrats (gousses de haricot, épis de maïs, feuilles de bananier, parche de café) considérés dans le cadre de cette étude. Nos efforts s'orientent maintenant vers l’étude des comportements des souches sur ces quatre types de substrats, vers la sensibilisation et la formation de la population à la culture de blanc sur céréales et à la culture des souches locales.