NYIONGABO Elias - Institut Burundais pour la Protection de l’Environnement – (Bujumbura, Burundi)
Applications potentielles des mycorrhizes en agriculture et en environnement : une des clés de la nouvelle révolution verte
La révolution du domaine agricole s’est accompagnée de l’usage intensif d’engrais chimiques et de pesticides qui ont d’ailleurs joué un rôle crucial dans le décollage de ce secteur. Cette manière de faire, qui a largement nui à la biodiversité des sols dont le rôle est irremplaçable dans la fertilité durable, est actuellement mise en question pour ses effets néfastes à l’environnement et à la santé humaine. En effet, le sol agricole est un écosystème vivant, par ailleurs très sensible à la pollution. Les champignons sont des êtres vivants dont l’habitat est le sol. Les champignons mycorrhiziens, vivant en symbiose avec les plantes, forment des mycorrhizes avec les racines des plantes, modifiant ainsi la physiologie de ces dernières au niveau de : (i) l’absorption des éléments minéraux ; (ii) l’absorption de l’eau; (iii) les activités hormonales; (iv) l’agrégation du sol; (v) la protection contre les organismes pathogènes; (vi) la résistance aux stress environnementaux. Alors que la vie desdits champignons est menacée notamment par divers polluants et la destruction pure et simple des écosystèmes, certains scientifiques pensent que les mycorrhizes peuvent jouer un rôle capital dans une nouvelle « révolution verte », plus respectueuse de l’environnement. Ils pourraient contribuer la réduction de certains engrais, notamment les phosphates, et à la réduction des pesticides en augmentant la résistance des plantes contre les agents pathogènes. C’est un important aspect à explorer dans le monde actuel où les pays en développement ont tendance à copier intégralement le processus de développement des pays développés et où l’agriculture biologique prend une place de plus en plus importante.